Avec l’intérêt grandissant pour les sujets écologiques et le développement durable, l’intérêt pour l’upcycling, en complément du recyclage, est grandissant.
Dans une société de surconsommation où l’on accumule, ou l’on jette pour racheter à l’identique et où l’obsolescence programmée fait partie de notre quotidien, de nouvelles pratiques émergent pour prouver au monde que faire du neuf avec du vieux, c’est possible et inspirant.
Au fait, c’est quoi l’Upcycling ?
Le surcyclage (en anglais, upcycling) est un recyclage « par le haut » et consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on n'a plus l'usage afin de les transformer en de nouveaux matériaux ou produits de qualité équivalente ou supérieure.
A la différence du recyclage, l’upcycling propose de rajouter de la valeur à l’objet upcyclé, car cette pratique allie l’engagement écologique et la notion de créativité et innovation.
En quoi cette démarche est importante ?
Le mot anglais « upcycling » a été proposé pour la première fois au milieu des années 1990 par Reiner Pilz, ancien ingénieur reconverti en architecte d’intérieur. Il a souhaité dépasser le concept générique de recyclage en distinguant le décyclage du surcyclage : le premier est dans une dynamique de perte de valeur, tandis que le second vise à ce que « les produits inutilisés gagnent de la valeur au lieu d’en perdre »
Quand on upcycle, on transforme des matières délaissées ou destinées à être jetées pour leur donner une seconde vie. On leur évite ainsi la poubelle, ce qui réduit la pollution, prolonge leur cycle de vie et diminue la nécessité de produire de nouvelles matières premières. Il déclenche une réaction en chaine, en devenant un maillon de l’économie circulaire.
A terme, l’impact de l’Upcyling pourrait participer à une transformation profonde des modes de production, autant que le recylage classique.
De nombreux secteurs peuvent être concernés : textile, accessoires de mode, objets déco, mobilier, papier, pneus, verre… il y a une infinité de matières qui ne demandent qu’à être revalorisées !
Dans une culture encore très attachée au principe du jetable, les accessoires de mode comme les bijoux sont autant touchés par le phénomène de Fast Fashion que les vêtements où plus de 4 millions de textiles sont détruits chaque année. Il apparait nécessaire de trouver ici aussi des solutions durables pour créer des bijoux.
Réutiliser un bracelet cassé trouvé au fond d’un tiroir, remettre au goût du jour un médaille de bapteme ou un bijoux de famille, ou encore utiliser des matériaux issu d’autres secteurs pour fabriquer un bijou : c’est le principe de l’upcycling en bijouterie qui transforme l’ancien en nouveau, créant ainsi des pièces souvent uniques et toujours originales.
Pourquoi avoir choisi une démarche Upcycling ?
L’Upcycling est une manière de remettre en lumière des objets ou des matières parfois oubliées : des savoir faire artisanaux, des techniques de gravures ou de dorures du siècle dernier par exemple, mais aussi des traditions locales, des courants artistiques, des modes ou des croyances un peu oubliées. La réutilisation, notamment, de chaines de montres a goussets, que plus personne ne porte depuis la diffusion des montres bracelets dans les années 30 est pour moi pleine de sens.
Il y a une notion de transmission culturelle à laquelle je suis attachée, en complément de l’engagement écologique et de la démarche créative.
L’upcycling impose également d’inverser le processus de création. On ne part plus de ce que l’on souhaite créer, mais on crée en fonction de ce que l’on a. A chaque recherche de matière première, en brocante ou en vide-grenier, je ne sais jamais ce que je vais trouver ! la surprise, la découverte et la diversité font partie de cette démarche créative et m’oblige à regarder au-delà de la fonction première de l’objet ou de la matière. La matière première sourcée détermine le bijou upcyclé qui sera créé et dans quel volume il sera produit. C’est aussi stimulant que challengeant.
Les possibilités créatives sont immenses dans l’upcycling, en particulier car cette pratique invite a redécouvrir la riche histoire du bijoux et à s’éloigner des tendances à s’affranchir des habitudes et des normes, en mélangeant des matières qui n’auraient jamais du se rencontrer : époques, styles, croyances, origines se retrouvent à égalité sur un même bijoux recréé.
Pour BLISS, je sélectionne des chaines, fermoirs , pendentifs, perles ou d'autres éléments que j'ai chinés et les remonte pour leur donner une seconde vie. Tous mes bijoux sont fabriqués avec des matériaux réutilisés et quelques fois intégralement a partir d'éléments upcyclés. Certains éléments sont anciens, chinés en brocante ou en vide-greniers, d'autres sont récents, issus d'échantillons ou de prototypes récupérés dans des stocks dormants. Environ 25% des matières premières utilisées dans mes bijoux sont neuves, ce sont essentiellement des chaines, des anneaux ou des fermoirs. Ils sont sélectionnés chez des fabricants européens, et de qualité supérieure, en argent ou en goldfilled uniquement, pour vous assurer des créations durables.
Quelques marques mode, accessoires et déco ?
Des marques, en marge de la tendance majoritairement, parient sur l’intemporel des coupes, des couleurs et des styles en utilisant des matières premières upcyclées, en petites série ou en pièce uniques, avec un vrai discours engagé.
La palme de l'Upcycling chic, précurseur et engagé revient à Hermes, qui imagina dés 2013 un laboratoire créatif qui donne une seconde vie aux matières précieuses de la maison.Dans les ateliers petit h, on fait tout à l’envers ou, plutôt, en traverse. L’objet naît de la matière existante et c’est elle qui lui insuffle vie. Au carrefour des savoir-faire de la maison, artisans, artistes et designers travaillent main dans la main. Leur défi : poser un regard neuf sur la matière, réinventer, innover, pour créer de nouveaux objets de rêve et d’usage.
Dés les années 90, avant même que l’on se soucie de démarche écologique et que l’on puisse imaginer que l’industrie de la mode puisse être responsable de catastrophes environnementales, Martin Margiela a présenté une collection réalisée à partir de sacs plastiques Franprix. Par la suite, il a même lancé une «ligne 0» entièrement recyclée.
Une mode durable, libre et joyeuse qui propose des collections mode éco-responsables conçues notamment a partir de tissus upcyclés. Une partie de la collection repose sur le sourcing de tissus existants, revalorisés localement et en fonction de la quantité récupérée, en circuit court et en mini-série. Une démarche globale concrète et cohérente, à contre-courant de l’industrie et des tendances.
Une Collab BLISSxMOUNTAINGIRL nous a paru évidente! Une vingtaine de pièces colorées et inspirées de la flore des montagnes, dont nous avons choisi ensemble tous les composants.
« c’est dans les vieux rideaux qu’on fait les plus belles Kombi-shorts ! », c’est l’état d’esprit décalé de cette marque de prêt à porter parisienne, qui récupère et transforme tour à tour des rideaux vintage a fleur, des bleus de travail non conformes au cahier des charges du fabricant, les fonds de stock tissus de Caroll, avec à chaque fois beaucoup de féminité.
Des dessins brodés épurés et de petites phrases qui font du bien, sur des tissus naturels. Elle propose notamment une collection de mots doux dans des cadres anciens et des médaillons vintage chinés, qui renferment, grace à elle, de nouveaux secrets et de belles déclarations.
Pour les amoureux de la mer, une collection de sacs, coussin et accessoires fabriqués à Lorient, à partir de voiles de bateaux. Les voiles sont collectées auprès de navigateurs et de voileries, puis triées et soigneusement identifiées. Une démarche créative à l’inverse des collections de mode et de décoration : La marque part de la matière collectée pour imaginer de nouveaux produits. Dans chaque produit, un certificat atteste de l’origine des voiles, retrace l’histoire de la voile recyclée et indique le numéro de la pièce ainsi que le nombre de produits confectionnés dans cette voile.